Le Casseur d’os – volume 7

Couverture du Casseur d'Os volume 7

  • Notes d’Ornithologie Pyrénéenne n° XII. Novembre 2005 à octobre 2006 (J.L. Grangé, S. Duchateau, J.M. Fourcade)
  • Suivi de la reproduction de l’Aigle royal Aquila chrysaetos dans les Pyrénées-Atlantiques en 2006 (S. Hommeau)
  • Suivi de l’Elanion blanc Elanus caeruleus dans le bassin de l’Adour en 2006 (S. Duchateau & F. Delage)
  • Suivi de la migration postnuptiale dans les Pyrénées occidentales en 2006 (OCL)
  • Dénombrement des oiseaux d’eau hivernant dans le bassin de l’Adour et le littoral basco-landais adjacent. Janvier 2007 (GOPA / J.M. Fourcade)
  • Hivernage du Milan royal Milvus milvus dans les Pyrénées Occidentales, bilan de dix ans de suivi (J.L. Grangé, F. Ballereau & A. Nerrière)
  • L’hivernage du Milan royal Milvus milvus en Navarre (J.I. Dean & A. Fernandez)
  • Suivi de la nidification du Gravelot à collier interrompu Charadrius alexandrinus  sur la Réserve Naturelle du Courant d’Huchet (P. Lesclaux)
  • Phénologie migratoire avienne dans le bassin de l’Adour (J.L. Grangé & F. Cazaban)
  • Les oiseaux du lac de l’Ayguelongue (Pyrénées-Atlantiques). II. Fréquentation du site par les anatidés et foulques de 1996 à 2002 (S. Duchateau)
  • Les Sternidés dans le bassin de l’Adour (J.L. Grangé)
  • Nidification réussie de l’Elanion blanc Elanus caeruleus dans les Hautes-Pyrénées : vers l’implantation d’un nouveau noyau dans le Sud-Ouest ? (J.M. Fourcade & F. Ballereau)
  • Le Coucou geai Clamator glandarius dans le bassin de l’Adour (J.L. Grangé)
  • Observation d’une Fauvette épervière Sylvia nisoria dans les Pyrénées-Atlantiques (L. Gilot)
  • Observation d’un Roselin cramoisi Carpodacus erythrinus sur la lande de Ger (J.M. Fourcade, C. & D. Raguet)
  • Première observation du Pouillot à grands sourcils Phylloscopus inornatus dans le Bassin de l’Adour (J.L. Grangé)
  • Un Chocard nourrit de jeunes craves (S. Duchateau)
  • L’eau et le feu (L. Cantegrel-Gassiot)

Notes d’Ornithologie Pyrénéenne n° XII. Novembre 2005 à octobre 2006

Basées sur plus de 10 100 données, ces NOP n° XII voient leur lot habituel d’espèces occasionnelles rapportées avec encore une place de choix pour les rapaces : Pygargue à queue blanche dans les Landes, Vautour moine à Organbidexka (18ème observation depuis 1900), Faucons d’Éléonore dans les Hautes-Pyrénées (l’observation de l’espèce tend à devenir annuelle) et crécerellette en vallée d’Aspe (6ème donnée pour le Bassin de l’Adour). Parmi les autres familles, il faut relever l’estivage probable de 2 Grues cendrées à Saint-Martin-de-Seignanx, le Fulmar boréal trouvé mort à Moliets, le Fuligule à bec cerclé (2ème et 3ème données pour le Bassin de l’Adour), une glaréole sp. à Pontonx-sur-Adour, le Labbe à longue queue à Tarnos (moins de 10 données récentes), le Râle des genêts en automne à Ger, de nouveau 2 Alouettes calandrelles sur la côte atlantique au printemps, le Pipit de Richard à Rivière (6ème donnée pour le Bassin de l’Adour), le Phragmite aquatique à Tarnos et le Monticole bleu en vallée d’Aspe (en cas de confirmation, cela constituerait la 1ère donnée pour les Pyrénées occidentales françaises). Tout en reconnaissant l’intérêt de telles données, cette synthèse permet de nouveau de saisir l’importance de l’accumulation d’observations du « fonds avifaunistique » du Bassin de l’Adour qui permet de dessiner de plus en plus précisément les contours des divers aspects (phénologie, reproduction, distribution) de la vie avienne dans notre région.

Suivi de l’Elanion blanc Elanus caeruleus dans le bassin de l’Adour en 2006

En 2006, 15 couples reproducteurs d’Élanions blancs Elanus caeruleus ont été suivis dans le bassin de l’Adour. L’envol de 43 jeunes correspondant à 15 nichées issues de 23 pontes a été observé, faisant de 2006 la meilleure année en terme de succès de la reproduction depuis le début du suivi. L’aire de répartition s’étend vers le nord et vers l’est, avec une première reproduction réussie dans le moyen Adour. La plupart des nids (16 sur 21) était construit sur des Chênes pédonculés Quercus robur. Les pontes ont été déposées de mars à septembre.

Hivernage du Milan royal dans les Pyrénées Occidentales, bilan de dix ans de suivi

L’hivernage du Milan royal Milvus milvus au piémont des Pyrénées occidentales françaises, connu depuis le milieu du XXe siècle et suivi depuis une décennie de façon assidue fait l’objet d’un bilan avec l’analyse des variations d’effectifs (2881 à 2743 individus), des unités d’hivernage (45 à 48) et de leur répartition géographique sur les 3 zones définies (Pays Basque, Béarn et Hautes-Pyrénées) entre 1998-1999 et 2005-2007. Une mise au point terminologique est proposée (qu’est-ce qu’une unité d’hivernage ?) ainsi qu’une distinction des causes de variation observées (conjoncturelles vs structurelles). Une discussion des principaux changements de distribution hivernale, Europe du sud vs Europe du nord, et de leurs causes est présentée en soulignant l’importance de l’intensification agricole et de la modification des milieux dans la baisse de la population globale de l’espèce.

L’hivernage du Milan royal en Navarre

Chaque automne, des milliers de Milans royaux franchissent les Pyrénées en provenance du nord et du centre de l’Europe afin de passer l’hiver dans la Péninsule ibérique. À cette saison, le comportement grégaire des oiseaux qui se réunissent en dortoirs collectifs permet le suivi exhaustif de la population hivernant en Navarre. Celle-ci est estimée à plus de 2000 individus.

Suivi de la nidification du Gravelot à collier interrompu sur la Réserve Naturelle du Courant d’Huchet

Le Gravelot à collier interrompu a été découvert nicheur dans la Réserve du Courant d’Huchet en 2004. Un suivi annuel a été organisé dès lors durant la période de reproduction. Cela comprenait les 3,2 km de plage et de dunes incluses dans la Réserve. La population nicheuse est estimée à un minimum de 6 couples en 2006. Cette population est soumise à des menaces diverses: naturelles (prédation, intempéries) et d’origine anthropique: dérangement par les promeneurs, destruction des nids par les engins nettoyant les plages. En 2006, il a été obtenu de laisser une bande de 10 mètres d’épaisseur non nettoyée de mi-mars à mi-juin: cette mesure permettra à quelques couples établis sur les laisses de mer, de mener à bien leur reproduction.

Phénologie migratoire avienne dans le bassin de l’Adour

La synthèse des informations centralisées dans la base de données de la LPO Béarn puis aujourd’hui du GOPA permet de déduire la phénologie migratoire de 72 espèces de notre avifaune. Les espèces retenues appartiennent à deux groupes : les migrateurs purs et les hivernants d’un côté (ne se reproduisant pas dans la région considérée), les estivants nicheurs (présents seulement en période de reproduction) de l’autre. Pour chaque espèce considérée, une moyenne de la première date d’arrivée et de la dernière de départ de chaque année (de 1994 à 2005 inclus) est calculée, avec la prise en compte des données antérieures (jusqu’à 1984) disponibles. Ces moyennes ne sont calculées que pour les espèces dont les transits dans le Bassin de l’Adour peuvent être séparés avec certitude des installations de nicheurs locaux (catégorie des estivants nicheurs). Pour certaines espèces pour lesquelles le nombre de données est important, une analyse plus fine du passage par décades est présentée (23 espèces concernées). Un effort a été porté sur la définition des dates de fin de passage prénuptial et de début de passage postnuptial. Les moyennes données dans le texte ne représentent aucunement les dates moyennes de passage de telle espèce mais bien les dates moyennes de première et dernière observation de chaque année. Un commentaire de quelques lignes accompagne ces moyennes pour en préciser la signification et les amender chaque fois que nécessaire (décalage de dates d’arrivée entre littoral et intérieur des terres pour certaines espèces par exemple ; amplitude de variation d’une année à l’autre ; nombre d’année prises en compte pour le calcul des moyennes, hivernage exceptionnel).

Les oiseaux du lac de l’Ayguelongue (Pyrénées-Atlantiques). II. Fréquentation du site par les anatidés et foulques de 1996 à 2002

La chronologie du stationnement de 28 espèces d’anatidés et de la Foulque macroule Fulica atra sur le lac est présentée après 7 années de suivi. Un statut est attribué à chaque espèce (origine captive, nicheur, migrateur, hivernant) ainsi qu’un qualificatif de régularité (régulier, irrégulier, rare). Les résultats sur les dates de passage et de stationnement concordent avec ceux obtenus en Midi-Pyrénées et plus généralement en France.

Les sternidés dans le bassin de l’Adour

Les sternes et guifettes comprennent 44 espèces dont 11 ont été observées dans le Bassin de l’Adour (8 régulières et 3 accidentelles). Bien que non nicheuses dans notre région, elles sont contactées aux deux passages aussi bien sur le littoral qu’à l’intérieur des terres. Sur la base de 1004 données d’observation concernant 11077 individus, nous nous proposons d’analyser la phénologie des diverses espèces de sternidae avec, pour chacune, une présentation rapide de la répartition mondiale, de son statut en France (distribution, effectifs) avant de se pencher sur la chronologie des observations dans le Bassin de l’Adour : dates extrêmes, moyennes, effectifs pré et postnuptiaux, nombre moyen d’individus par observation. Le nombre non négligeable de données (hors espèces accidentelles) permet de définir pour la première fois un calendrier migratoire pour le Bassin de l’Adour ainsi qu’une hiérarchisation des fréquences d’apparition selon les espèces.

Nidification réussie de l’Elanion blanc dans les Hautes-Pyrénées : vers l’implantation d’un nouveau noyau dans le Sud-ouest

L’Élanion blanc est un nicheur rare et localisé en France : une quinzaine de couples sont connus en Aquitaine pour l’année 2006, seule région occupée par l’espèce depuis son apparition en France en 1984. Cette petite population est en augmentation depuis 2003, avec un accroissement des observations lié au nomadisme des oiseaux non cantonnés. Cet erratisme a permis l’installation de l’espèce dans les Hautes-Pyrénées : 3 territoires proches ont été découverts, tenus par deux couples et un oiseau célibataire. Une nichée de 4 jeunes s’est envolée fin novembre, fournissant la première preuve de reproduction pour le département. Un dortoir hivernal de 6 individus s’est également formé dans le même secteur, permettant d’estimer l’effectif local en décembre 2006 à 10 individus minimum. L’éventualité de la création d’un nouveau noyau est discutée car ces observations présagent peut-être d’une installation durable et non d’une reproduction sans suite comme cela a été le cas pour les seules nidifications observées hors du noyau aquitain (3 cas : Gard, Rhône et Gironde).

Le Coucou geai dans le bassin de l’Adour

Le Coucou geai Clamator glandarius est un visiteur occasionnel dans le Bassin de l’Adour avec seulement 8 données du milieu du XIXe siècle à 1950 et 11 de 1980 à 2005. Après avoir détaillé ces diverses observations, nous les analysons dans un contexte national et trans-pyrénéen au point de vue de la phénologie d’apparition de l’espèce et de l’origine des individus impliqués dans cet erratisme.

Observation d’une Fauvette épervière dans les Pyrénées-Atlantiques

Une Fauvette épervière a été observée le 7/11/2006 sur le cordon dunaire de la commune d’Anglet (Pyrénées-Atlantiques). Il s’agit de la première donnée dans le sud-ouest de la France pour cette espèce orientale, surtout observée en Bretagne, Nord-Pas-de-Calais et dans la région méditerranéenne.

Observation d’un Roselin cramoisi sur la lande de Ger

Un Roselin cramoisi a été entendu le 29 octobre 2005 sur la lande de Ger. Il s’agit de la 2ème donnée régionale, après un cas d’hivernage en Haute-Garonne. Après une période d’extension de son aire de reproduction en Europe de l’Ouest, cette espèce se reproduit en faible nombre en France, principalement dans le Nord-Pas-de-Calais et le Jura. Hors sites de reproduction, elle demeure cependant très rare en France. Cette note présente un bref rappel historique sur l’évolution du statut de cette espèce orientale en Europe et en France, puis replace cette nouvelle donnée dans ce contexte d’extension.

Première observation du Pouillot à grands sourcils Phylloscopus inornatus dans le Bassin de l’Adour

Le 10 novembre 2006, un Pouillot à grands sourcils Phylloscopus inornatus a été observé à Bénéjacq (Pyrénées-Atlantiques) constituant la 2ème donnée pour le grand Sud-Ouest. Après la description de l’observation rapportée, il est discuté du pattern d’apparition de ce pouillot oriental en France et en Espagne : phénologie, lieux d’observation et hivernage.

Un Chocard nourrit de jeunes craves

Cette note relate le nourrissage de jeunes Craves à bec rouge Pyrrhocorax pyrrhocorax par un Chocard à bec jaune Pyrrhocorax graculus. Ces deux espèces sont très proches et leur hybridation a déjà été observée dans la nature. Il n’y avait pas d’agressivité de la part des craves adultes envers le chocard.

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